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POLL(2) Manuel du programmeur Linux POLL(2)

NOM

poll, ppoll - Attendre un événement concernant un descripteur de fichier

SYNOPSIS

#include <poll.h>

int poll(struct pollfd *fds, nfds_t nfds, int timeout);

#define _GNU_SOURCE
#include <poll.h>

int ppoll(struct pollfd *fds, nfds_t nfds, 
        const struct timespec *timeout, const sigset_t *sigmask);

DESCRIPTION

poll() est une variation sur le thème de select(2) : il attend que l'un des descripteurs de fichier soit prêt pour des entrées-sorties.

L'ensemble de descripteurs de fichier à surveiller est indiqué dans l'argument fds, qui est un tableau de structures de la forme suivante :

struct pollfd {

int fd; /* Descripteur de fichier */
short events; /* Événements attendus */
short revents; /* Événements détectés */ };

L'appelant doit spécifier le nombre d'élément du tableau fds dans nfds.

Le champ fd contient le descripteur d'un fichier ouvert.

Le champ events est un paramètre d'entrée, un masque de bits indiquant les événements qui intéressent l'application.

Le champ revents est un paramètre de sortie, rempli par le noyau avec les événements qui se sont effectivement produits, d'un des types demandés par events, ou de l'une des valeurs POLLERR, POLLHUP ou POLLNVAL. (Ces trois bits n'ont pas de signification dans la demande events, et se trouvent positionnés dans la valeur de retour revents si l'une des conditions correspondantes se produit.)

Si aucun événement attendu (ni aucune erreur) ne s'est déjà produit, poll() bloque jusqu'à ce que l'un des événements se produise.

L'argument timeout définit une limite supérieure pour le temps pendant lequel poll() attendra, en millisecondes. Une valeur négative de timeout indique un délai infini.

Les bits qui peuvent être activés ou renvoyés dans events et revents sont définis par <poll.h> :

Il y a des données en attente de lecture.
Il y a des données urgentes en attente de lecture (par exemple, des données hors bande sur une socket TCP, ou bien un pseudo‐terminal maître en mode paquet constatant un changement d'état de l'esclave).
Une écriture ne bloquera pas.
Le correspondant sur une socket en mode flux a fermé la connexion, ou bien a terminé la partie écriture de la connexion. La macro de test de fonctionnalité _GNU_SOURCE doit être définie pour obtenir cette définition.
Condition d'erreur (uniquement en sortie).
Le correspondant a fermé la connexion (uniquement en sortie).
Requête invalide : fd n'est pas ouvert (uniquement en sortie).

Lorsque _XOPEN_SOURCE est défini à la compilation, les macros suivantes sont également définies (mais n'apportent pas d'informations supplémentaires par rapport aux bits listés ci‐dessus :

Équivalent à POLLIN.
Des données prioritaires sont en attente de lecture (généralement inutilisé sous Linux).
Équivalent à POLLOUT.
Des données prioritaires peuvent être écrites.

Linux connaît aussi POLLMSG, mais ne l'utilise pas.

ppoll()

La relation entre poll() et ppoll() est similaire à la relation entre select(2) et pselect(2) : de même que pselect(2), ppoll() permet à une application d'attendre de façon sûre que soit un descripteur de fichier soit prêt, soit un signal soit reçu.

À part la différence liée à l'argument timeout, l'appel ppoll() suivant :


ready = ppoll(&fds, nfds, timeout, &sigmask);
est équivalent à exécuter de façon atomique les appels suivants :

sigset_t origmask;
sigprocmask(SIG_SETMASK, &sigmask, &origmask);
ready = poll(&fds, nfds, timeout);
sigprocmask(SIG_SETMASK, &origmask, NULL);

Voir la description de pselect(2) pour une explication de la nécessité de ppoll().

Si le paramètre sigmask est défini comm NULL, aucune manipulation de masque de signaux n'est effectuée (et ainsi ppoll() ne diffère de poll() que dans la précision du paramètre timeout).

L'argument timeout définit une limite supérieure sur le temps pendant lequel ppoll() bloquera. Cet argument est pointe vers une structure de la forme suivante :

struct timespec {

long tv_sec; /* secondes */
long tv_nsec; /* nanosecondes */ };

Si timeout est NULL, ppoll() pourra bloquer indéfiniment.

VALEUR RENVOYÉE

En cas de réussite, ces appels renvoient une valeur positive représentant le nombre de structures ayant un champ revents non nul, c'est-à-dire le nombre de structures pour lesquels un événement attendu, ou une erreur, s'est produit. Une valeur de retour nulle indique un dépassement du délai d'attente. En cas d'échec, ils renvoient -1, et errno contient le code d'erreur.

ERREURS

La table fournie en argument n'est pas dans l'espace d'adressage du processus appelant.
Un signal a été reçu avant qu'un événement intéressant ne se produise ; voir signal(7).
La valeur nfds dépasse la valeur RLIMIT_NOFILE.
Pas assez de mémoire pour allouer la table des descripteurs de fichier.

VERSIONS

L'appel système poll() a été introduit dans la version 2.1.23 du noyau Linux. La fonction de bibliothèque poll() est apparue dans la version 5.4.28 de la libc, et fournit une émulation basée sur l'appel système select(2) si le noyau n'a pas d'appel système poll().

L'appel système ppoll() a été introduit dans Linux 2.6.16. La fonction de bibliothèque correspondante a été ajoutée dans la glibc 2.4.

CONFORMITÉ

poll() est conforme à POSIX.1-2001. ppoll() est spécifique à Linux.

NOTES

Certaines implémentations définissent la constante symbolique non standard INFTIM de valeur -1, à utiliser comme timeout. Cette constante n'est pas fournie par la glibc.

Notes sur Linux

L'appel système ppoll() sous Linux modifie son argument timeout. Cependant, l'enrobage fourni par la glibc cache ce comportement en utilisant une variable locale pour le délai, qui est fournie à l'appel système. La fonction ppoll() de la glibc ne modifie donc pas son argument timeout.

BOGUES

Voir la discussion sur les notifications non voulues dans la section BOGUES de select(2).

VOIR AUSSI

select(2), select_tut(2), feature_test_macros(7), time(7)

COLOPHON

Cette page fait partie de la publication 3.23 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse <URL:http://www.kernel.org/doc/man-pages/>.

TRADUCTION

Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <URL:http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <URL:http://alioth.debian.org/projects/perkamon/>.

Christophe Blaess <URL:http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <URL:http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).

Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <perkamon-l10n-fr@lists.alioth.debian.org>.

Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « LC_ALL=C man <section> <page_de_man> ».

15 septembre 2009 Linux